Plusieurs jours après son annonce, le Gouvernement vient de diffuser le détail de son « plan de gestion des ressources en eau ». Composé de quatre seuils d’alertes allant de la simple vigilance jusqu’à la situation de crise,
il doit permettre de réduire sensiblement les prélèvements en eau, prolonger l’utilisation des réserves et retarder d’autant le recours aux mesures d’une situation de crise.

Face à un constat préoccupant avant même la saison estivale, le Gouvernement a activé le niveau 2 de son nouveau plan sècheresse, celui d’« alerte», à l’instar des Alpes-Maritimes pour les bassins versants les plus proches de la Principauté.

Ainsi, le 13 mai 2023 a marqué le début de nouvelles réglementations environnementales mises en place à Monaco, tenant compte des particularités uniques du territoire. Ces mesures concernent une gamme variée d’usages de l’eau.

Les propriétaires de jardins potagers pourront arroser leurs parcelles exclusivement entre 20h00 et 8h00. Dans le même temps, l’arrosage des pelouses, des massifs fleuris, des jardinières et des espaces verts, ainsi que des terrains de sport, sauf exception, est désormais interdit de 8h à 20h, et devra être réduit de 20% pendant les heures autorisées.

Les restrictions s’étendent également à l’utilisation de l’eau pour les loisirs et les travaux domestiques. Le remplissage des bains ou bassins à remous, des pataugeoires et des piscines publiques ou privées est interdit, sauf en cas de besoin impératif ou de travaux déjà en cours. Le lavage des véhicules à domicile est également proscrit, tout comme sur la voie publique. Les exceptions sont accordées aux professionnels et aux particuliers utilisant des sites équipés de matériel haute pression et d’un système de recyclage de l’eau.

Les bateaux et engins nautiques ne peuvent être lavés que durant deux plages horaires : de 7h30 à 9h00 et de 20h00 à 21h30. Les professionnels utilisant du matériel haute pression et un système de recyclage de l’eau sont exemptés de cette restriction.

Les nouvelles mesures interdisent également le nettoyage des façades et des toitures. Les fontaines, qu’elles soient publiques ou privées, devront rester fermées, à moins qu’elles ne fonctionnent en circuit fermé ou avec un système de bouton-poussoir.

Le remplissage, la mise à niveau et la vidange des bassins de jardin sont interdits, sauf en cas de nécessité liée à la présence d’espèces fauniques. Enfin, l’usage de l’eau à des fins industrielles, artisanales, commerciales ou événementielles devra être réduit de 20%.

Ces restrictions ont été mises en place pour répondre aux besoins environnementaux de la principauté, soulignant l’importance de la conservation de l’eau dans cette région.

À compter du samedi 13 mai, Monaco imposera une série de restrictions sur l’utilisation de l’eau. Lors d’une conférence de presse jeudi après-midi, le ministre d’État, Pierre Dartout, a souligné que nous vivions à présent les conséquences du réchauffement climatique. Une grande partie du sud de la France, ainsi que certaines régions d’Italie et d’Espagne, ont déjà été frappées par des vagues de sécheresse exceptionnelles cette année, a déclaré M. Dartout.

Face à cette situation, Monaco a mis en place quatre niveaux d’alerte : Vigilance, Alerte, Alerte renforcée, et Crise. La Principauté passera de Vigilance à Alerte à partir de samedi, ce qui nécessitera une réduction de l’utilisation de l’eau, a précisé Mme Céline Caron-Dagioni, Conseiller de Gouvernement – Ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme.

Les autorités publiques limiteront le nettoyage des routes et des rues. Dans le secteur privé, l’arrosage des plantes et des pelouses sera interdit de 08h00 à 20h00 chaque jour, tout comme le lavage des bateaux, qu’ils soient privés ou professionnels.

Mme Caron-Dagioni a également fait remarquer que, comparativement à d’autres pays, Monaco affiche un très faible taux de fuites d’eau des conduites.

Malgré ses cinq sources d’eau propre, Monaco importe une grande partie de son eau des Alpes-Maritimes voisines. Des investigations sont en cours pour trouver d’autres sources potentielles et des études sont menées sur la réutilisation de l’eau grise, c’est-à-dire l’eau déjà utilisée.

En attendant, la stratégie du gouvernement est basée sur l’éducation et la persuasion. « Notre objectif est de convaincre les consommateurs d’utiliser moins d’eau », a conclu M. Dartout.