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Violences faites aux femmes : chiffres encourageants à Monaco

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Quel que soit le sexe de la victime, aucune violence n’est acceptable. Un seul cas sera toujours un cas de trop. Néanmoins, on peut se féliciter du faible taux monégasque comparé à celui de nos voisins français.

A la demande du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes, l’IMSEE dresse un état des lieux des violences en se basant sur des indicateurs différents recueillis auprès de sources variées : institutions, associations, établissements de santé.

NB : Une note de lecture précise le risque de doublons dans le décompte, les chiffres de chaque source devant être considérés individuellement. Une même personne peut avoir été comptabilisée plusieurs fois, par exemple si elle a déclaré plus d’un cas de violence dans l’année ou si elle s’est présentée à différents services comptabilisant les faits de violence.

Un taux de violences aux femmes quatre fois moindre à Monaco qu’en France

Par définition, les violences faites aux femmes concernent les personnes majeures, il s’agirait autrement de violences sur mineurs. L’IMSEE fournissant ses chiffres démographiques uniquement par tranches d’âges, la population féminine âgée de 17 ans et plus compte 16.322 personnes à Monaco. En France, 28.014.745 femmes sont âgées de 17 ans et plus en 2019.

Rapportés à cette population les 33 cas déclarés à Monaco représentent un taux de 0,20% de femmes victimes de violence. En France, les 219.000 cas annuels concernent 0,78% des femmes, pratiquement quatre fois plus !

  • Sur les 33 cas recensés par les services de police, 31 ont été commis sur le territoire de la Principauté de Monaco.
  • 58 % des victimes de ces faits résident également en Principauté de Monaco.
  • Les femmes victimes de violences commises à Monaco sont âgées de 37 ans en moyenne et l’âge moyen des auteurs de violences est de 42 ans.

Dans près de 60 % des cas, il s’agit de violences physiques. Pour 25 % il s’agit de violences sexuelles. Les autres faits concernent des cas de violence psychologique ou de harcèlement moral.

Le traitement judiciaire des affaires a permis de prononcer 4 condamnations et 2 ordonnances de protection. 10 affaires ont été classées sans suite sur les 27 ouvertes pour des faits commis en 2019.

Pour une prise de conscience

Selon le Comité pour le Droite des Femmes, recenser, objectiver et étudier ce phénomène est indispensable pour orienter l’action publique et apporter des réponses efficaces et adaptées afin de mieux lutter contre ce fléau. C’est également un levier pour mobiliser l’ensemble de la société contre ces violences.

Cette avancée concrète permet une connaissance des faits de violences. Pour autant, les chiffres ne rendent compte que de la partie quantifiable et révélée des violences faites aux femmes

Céline Cottalorda, Déléguée interministérielle pour la promotion et la protection des droits des femmes

Un tiers des victimes de violence sont des femmes

Le rapport n’expose pas le nombre total de faits de violence enregistrés en 2019, rendant impossible toute comparaison et mise en perspective des 33 cas recensés de violences faites aux femmes. Néanmoins, l’ensemble des faits de toute nature constatés par les services de police étaient de 1040 en 2018.

Au point de vue judiciaire, 95 affaires pénales de violence ont été enregistrées en 2018. On peut ainsi estimer que 34 % des victimes de faits de violence sont des femmes, et 66 % sont des hommes.

La violence économique trop souvent ignorée

L’Association d’aide aux Victimes d’Infractions Pénales a reçu 42 femmes victimes de violences en 2019, dont 40 pour des faits commis en 2019.

81 % des victimes reçues résident à Monaco, elles ont en moyenne 39 ans. Dans la majorité des cas (83 %), l’auteur des violences est le conjoint ou ex-conjoint de la victime.

En 2019, les violences psychologiques ou économiques ont concerné 49 % des cas de violences recensés à l’AVIP. 29 % étaient des cas de violences physiques. Le harcèlement (moral ou sexuel) représente 12 % des cas. 10 % sont des faits de violences sexuelles.