Lors de son premier meeting de campagne, Christian Estrosi s’est opposé publiquement au projet défendu par Éric Ciotti visant à créer une zone franche économique commune entre Monaco et Nice. Le candidat UDR propose d’inciter fiscalement les entreprises monégasques à s’installer dans la plaine du Var afin de rapprocher de leur lieu de travail près de 30 000 Niçois effectuant chaque jour des trajets pendulaires vers la Principauté.
Cette proposition, exposée fin août 2025 dans la Lettre aux Niçois, prévoit l’installation d’entreprises monégasques sur la commune de Nice et s’appuie, selon Éric Ciotti, sur des échanges préalables avec les autorités monégasques et le prince Albert II. Le dispositif imaginé vise notamment à réduire l’affluence dans les TER ainsi que les embouteillages quotidiens.
Un projet immédiatement contesté
Plusieurs responsables politiques ont réagi. Le 12 novembre, la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone a qualifié cette initiative de non crédible, estimant qu’elle créerait un système fiscal inéquitable entre entreprises installées en France et sociétés bénéficiant d’un régime privilégié. Le prince Albert II, interrogé le 17 novembre dans Monaco-Matin, a indiqué que Monaco n’avait pas été officiellement approché et a appelé à la vigilance dans un contexte préélectoral, tout en évoquant une idée susceptible d’être étudiée.
Lors de son meeting, Christian Estrosi a dénoncé la proposition en affirmant que Nice ne pouvait être « bradée à un État étranger », évoquant un projet qui ne serait pas demandé par la Principauté. La coalition de gauche PS-PCF-Écologistes a également rejeté cette perspective, Julien Picot y voyant un risque de bétonisation supplémentaire et une contradiction avec les positions affichées par Éric Ciotti.