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Prison ferme pour des trafiquants de titres de résidence

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Un ancien commissaire de police monégasque et un agent immobilier ont été condamnés à de la prison ferme pour avoir organisé la vente frauduleuse de titres de résidence à un riche industriel belge du textile et à plusieurs de ses proches, selon une source judiciaire.

Le commissaire, aujourd’hui âgé de 73 ans et désormais retraité, a été condamné à trois ans de prison ferme et 100.000 euros d’amende pour complicité de délivrance indue de documents administratifs, corruption passive et active, trafic d’influence et blanchiment. Le responsable d’une agence immobilière, reconnu complice, a écopé de 18 mois de prison ferme et d’une amende du même montant. Son successeur à la tête de la police a pour sa part été condamné à 18 mois avec sursis et 20.000 euros d’amende.

L’ex-épouse du commissaire, à l’origine de la dénonciation en 2016 lors de leur divorce, a été condamnée à 12 mois avec sursis et 20.000 euros d’amende. Un policier subalterne a été relaxé, tout comme trois employés de l’agence immobilière. Deux autres salariés ont reçu une peine de six mois avec sursis et 5.000 euros d’amende, tandis qu’un dernier a été dispensé de peine.

Un système de résidences monnayées

Pendant plusieurs années, l’industriel belge Pierre Salik, décédé en janvier, et une quinzaine de ses proches ont obtenu des titres de résidence à Monaco, très recherchés notamment pour leurs avantages fiscaux. L’attribution de ces titres, en principe strictement encadrée, leur aurait été facilitée en échange de sommes importantes.

Les bénéficiaires louaient des logements et achetaient des abonnements au stade pour simuler une présence à Monaco, alors que les appartements étaient en réalité sous-loués. L’ex-épouse du commissaire a déclaré aux enquêteurs que M. Salik avait offert des dizaines de milliers d’euros et deux véhicules. Elle a également expliqué avoir déclaré à sa banque exercer la prostitution, activité légale à Monaco, afin de justifier des dépôts d’argent liquide.

En Belgique, M. Salik faisait déjà l’objet de poursuites pour évasion fiscale. Ses avocats, Mes Pierre-Olivier Sur, Jérémy Gutkès et Sarah Caminiti-Rolland, ont dénoncé une condamnation qu’ils jugent humiliante et sévère, sans préciser s’ils feraient appel. Me Thomas Giaccardi, avocat de l’agent immobilier, a confirmé que son client allait faire appel.