La rentrée judiciaire de Monaco s’est tenue le 1er octobre au Palais de Justice, en présence de S.A.S. le Prince Albert II. Cette audience solennelle a marqué l’ouverture de l’année judiciaire 2025/2026, précédée de la Messe du Saint-Esprit à la Cathédrale.
Le Premier Président de la Cour d’appel, Francis Jullemier-Millasseau, a présenté le bilan de l’année écoulée. L’activité judiciaire connaît une hausse notable : +10 % d’arrêts civils rendus par la Cour d’appel, +35 % pour la Chambre du Conseil, et un doublement du nombre d’affaires traitées par les cabinets d’instruction. Le Tribunal de première instance a rendu 409 jugements correctionnels contre 392 l’année précédente, et la Cour de révision a également vu son activité progresser. Cette augmentation du contentieux a conduit à rappeler la nécessité de moyens renforcés, tant humains que matériels.
Le magistrat a insisté sur l’importance de l’indépendance de la justice dans un État de droit, rappelant que les magistrats monégasques statuent en toute impartialité. Il a également évoqué l’intégration de l’intelligence artificielle dans les recherches juridiques, via l’outil Lexis Nexis 360, et salué la création d’une réserve judiciaire pour soutenir les juridictions.
La lutte contre le blanchiment au cœur des priorités
Le Procureur Général Stéphane Thibault a mis en avant l’action du parquet général face à la hausse de 34 % des plaintes et procès-verbaux en deux ans. Les saisies se chiffrent désormais à 120 millions d’euros au parquet, auxquelles s’ajoute un demi-milliard d’euros au stade de l’instruction. Les condamnations pour blanchiment sont passées de 4 en 2022 à 29 en 2024, et déjà 28 sur l’année 2025, avec d’autres dossiers en attente de jugement.
Ces résultats s’inscrivent dans le plan d’action destiné à sortir Monaco de la liste grise du GAFI. La Principauté a déjà franchi deux cycles d’évaluation, le dernier étant prévu en janvier 2026. Le parquet a annoncé vouloir poursuivre cette politique pénale prioritaire, tout en renforçant la lutte contre les violences faites aux femmes et aux personnes vulnérables.
L’audience s’est conclue par les réquisitions du Procureur Général, ouvrant officiellement l’année judiciaire 2025/2026.