L’exposition « Les Années folles de Coco Chanel », présentée au Nouveau Musée National de Monaco, retrace l’impact décisif de Gabrielle Chanel dans l’invention de la « femme nouvelle » des années 1920. À travers plus de deux cents objets, elle explore les liens entre ses créations et les arts plastiques de l’époque, dans un dialogue entre mode et modernité.
Trente modèles et accessoires signés Chanel sont confrontés à quarante œuvres d’artistes majeurs du modernisme tels que Picasso, Delaunay, Cocteau ou Van Dongen, ainsi qu’à des photographies de Man Ray et Steichen. En prolongement de cette conversation esthétique, l’artiste Chloé Royer a été invitée à produire un ensemble de sculptures en bronze, verre et céramique inspirées de la figure féminine.
## Chanel, Monte-Carlo et l’invention du style Riviera
L’exposition revient sur les débuts de Chanel dans les grandes stations balnéaires. Dès 1912 à Deauville, puis à Monte-Carlo en 1914, elle propose une mode fonctionnelle en jersey adaptée aux loisirs. À Biarritz, elle fonde en 1915 sa première maison de couture. Ces choix accompagnent l’essor du sport féminin, illustré à Monaco par l’organisation des premières Olympiades féminines entre 1921 et 1923.
Gabrielle Chanel entretient des liens étroits avec les Ballets russes, établis à Monte-Carlo. En 1924, elle dessine les costumes du ballet Le Train bleu de Jean Cocteau. La décennie est marquée par une intense effervescence artistique, au croisement des disciplines et des milieux créatifs.
En 1921, à Grasse, Chanel lance son parfum n°5. En 1923, elle ouvre une boutique à Cannes. En 1928, elle fait bâtir la villa La Pausa à Roquebrune-Cap-Martin, non loin de Monaco, où elle cultive une image de liberté, en marinière et pantalon, ornée de ses célèbres perles.
La dernière section de l’exposition présente des robes spectaculaires, symboles de l’insouciance et du faste des Années folles, où Chanel s’impose comme une figure incontournable de la mode.