L’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE) vient de publier une première étude sur les écarts de salaires entre les femmes et les hommes à Monaco. Cette étude dresse un état des lieux de la situation dans les secteurs public et privé en 2019 tenant compte du contexte spécifique de Monaco et de la structure de sa population salariée.
Les femmes (légèrement) mieux payées dans l’Administration monégasque
L’IMSEE s’est principalement appuyé sur une analyse des indices de rémunération des fonctionnaires et agents de l’Etat réalisée grâce aux données de la Direction des Ressources Humaines et de la Formation de la Fonction Publique et sur les informations fournies par les Caisses Sociales de Monaco pour les salariés du secteur privé.
En ce qui concerne le secteur public, la situation est quasiment égalitaire. En effet la distribution des indices de rémunération selon le genre déclaré montre que les femmes de la Fonction publique ont en moyenne un indice supérieur de 0,7 % à celui des hommes en 2019.
Près de la moitié (47%) des emplois supérieurs sont occupés par des femmes.
Dans le privé, moindres disparité des salaires médians
Dans le secteur privé, la situation est « plus inégalitaire mais équilibrée ». En se basant sur la différence entre le salaire médian des hommes et des femmes tel que défini par l’OCDE, Monaco affiche un écart de 5,9 % en faveur des hommes. Cela signifie que la Principauté figurerait parmi les 10 pays les plus égalitaires du classement, devant la France (en 24e position avec 11,8 %), la moyenne des pays de l’Union européenne (11,1 %, classé 19e) et ceux de l’OCDE (12,6 %, 25e) si elle était membre de l’OCDE.
« Petits » emplois et temps de travail font gravement chuter la moyenne des femmes
L’analyse des salaires moyens est en apparence moins égalitaire, l’écart en salaire brut mensualisé, en considérant le poste le plus rémunérateur en 2019, est de 26,7 % en faveur des hommes
Toutefois, cet écart découle entre autres d’une différence du temps de travail, les homes totalisent un plus grand nombre d’heures travaillées. En rémunération horaire, l’écart perdure avec un salaire horaire moyen chez les femmes inférieur de 20,9 % à celui des hommes.
Par ailleurs, les femmes sont surreprésentées dans certains contextes moins rémunérateurs : outre le temps de travail, elles occupent plus souvent un emploi dans des petites structures ou dans des secteurs d’activité comportant de plus forts taux de bas salaires (personnel de maison notamment).
Comparaison impossible « à poste égal »
Précisément 12,6 % des disparités mesurées tiennent au niveau d’emploi, à la taille de l’employeur, au secteur d’activité (GSA) de l’employeur, à l’âge du salarié, et à la durée du temps de travai.
En conclusion de son rapport, l’IMSEE évalue à 14,1 % la part de l’écart qui reste inexpliquée, par manque d’éléments tels que le type du contrat de travail ou l’ancienneté.
Toutefois, prévient l’Institut monégasque, les résultats ne permettent pas d’établir une comparison à poste égal et diplôme égal. En effet, il n’est pas possible d’analyser deux situations strictement identiques en termes de sexe, diplôme, âge, métier exercé et parcours professionnel.