23 mai 1960 – 23 mai 2020 : voici 60 ans que le Centre Scientifique de Monaco remplit la mission que lui a confiée le Prince Rainier III, développer une recherche de qualité pour le bien de l’humanité.
Les 50 premières années du CSM ont été d’une très grande richesse et ont permis de hisser le Centre de Recherche monégasque à un niveau international. En 2010, le CSM était encore un établissement scientifique monothématique, centré autour de la biologie corallienne, une thématique de recherche née à la fin des années 1980. Mais les prémices d’une évolution sont déjà perceptibles avec l’ouverture du Centre en 2009 au financement de la recherche clinique en Principauté et à l’économie environnementale.
Les 10 années qui viennent de s’écouler ont transformé ce centre en une véritable agence de la recherche multithématique capable aujourd’hui d’interagir d’égale à égale avec les plus grands Instituts de la Planète. Cette capacité de réponse aux grands enjeux de l’humanité a trouvé toute sa puissance durant la crise que nous sommes en train de traverser en adaptant ses moyens scientifiques à la détection du SARS-CoV-2.
Petit retour sur 10 années cruciales dans l’évolution du CSM….
En 10 ans, la recherche en biologie corallienne a fortement augmenté sa production scientifique tant en qualité de publications qu’en quantité, avec une augmentation d’environ 50% des publications scientifiques. De plus, durant ces 10 années, la biologie corallienne a valorisé son travail en nouant des collaborations clés avec les meilleures équipes dans le monde ainsi qu’avec d’importants groupes privés. Le département de Biologie Marine a été aussi un élément clé dans l’organisation et la gestion de l’expédition Tara-Pacific. Inclus dans le Département de Biologie Marine, la thématique d’Économie Environnementale, a non seulement réussi à inventer une nouvelle discipline au sein du CSM, mais a acquis aujourd’hui une reconnaissance méritée, concrétisée par sa participation aux travaux du GIEC et à la rédaction des deux derniers rapports.
Mais ces 10 années marquent surtout l’émergence de deux nouveaux pôles. Tout d’abord, la recherche polaire, dont la naissance avait été concrétisée lors de la cérémonie des 50 ans par la signature d’un partenariat entre le CSM, le CNRS et l’Université de Strasbourg. Avec un groupe très réduit de chercheurs (d’abord un puis deux), cette petite équipe, en collaboration avec l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC) de Strasbourg et l’Institut Paul Emile Victor (IPEV), a réalisé des avancées majeures dans le domaine de la biologie des manchots en suivant une cohorte de près de 25 000 animaux porteurs de puces RFID, une technologie innovante qui ne perturbe pas le comportement des oiseaux. Ses travaux ont donné lieu à une trentaine d’articles publiés dans les meilleures revues internationales (dont 3 dans la prestigieuse revue Nature).
Le second département créé durant cette période est le Département de Biologie Médicale qui regroupe aujourd’hui 4 équipes de recherche fondamentale et translationnelle, une équipe de recherche épidémiologique et un Pôle Santé Humaine. Ces équipes sont spécialisées dans des domaines aussi importants que la prévention des cancers pédiatriques, l’étude du métabolisme des cellules cancéreuses comme cible potentielle de médicaments anti-cancéreux, le microbiote humain, les thérapies géniques appliquées aux dystrophies musculaires ou les traitements des maladies sanguines (Drépanocytose). En quelques années, les chercheurs de ce Département, en étroite collaboration avec l’Université Côte d’Azur et l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, ainsi qu’avec le CNRS et l’INSERM, ont réussi à hisser leurs travaux à la meilleure place internationale avec plus de 140 publications dans des revues internationales de haut niveau. L’adaptabilité et le savoir-faire de ce jeune département s’est distingué durant la crise qui nous touche actuellement puisqu’il a développé en un temps record des protocoles de détection par qPCR du virus SARS-CoV-2.
L’originalité du CSM est aujourd’hui dans sa pluridisciplinarité et si ses travaux sont essentiellement fondamentaux, les interactions créées au sein du Centre Scientifique de Monaco sont le berceau d’applications, dont une a été à l’origine de la création d’une Start-up au sein de MonacoTech. Louis Pasteur (1822 – 1895) disait « _Il n’y a pas de recherche appliquée, il n’y a que des applications de la recherche fondamentale _».
MONACO INFO – Le 19H – Edition du lundi 25 mai 2020
outes ces initiatives, toutes ces actions, tout ce que nous accomplissons pour l’environnement, nous le faisons grâce à la science
– Albert II, Prince de Monaco