Coppél-i.A., c’est sûrement le ballet du 19ème le moins intéressant au niveau dramaturgique. Musicalement, il est très sirupeux. Voici comment Jean-Christophe Maillot, le chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo répond à la question : pourquoi un ballet du répertoire romantique ?
Vous pouvez même dire que c’est nunuche ! C’est sujet extraordinaire que le ballet avait rendu ridicule, une folie amoureuse : imaginer un personnage complètement fictif avec l’espoir qu’il puisse vous aimer. Un rêve idyllique de l’être aimée.
Coppélia est un ballet du chorégraphe Arthur Saint-Léon ; l’histoire de Coppélius, vieux fabricant de poupées mécaniques qui rêve donner une âme à sa dernière création, nommée Coppélia. Frantz s’éprend de la poupée, entrevue par la fenêtre et qu’il croit vivante. C’est alors que la jalouse Swanilda, va s’introduire dans l’atelier, prendre la place de Coppélia et l’animer.
Dans la version revisitée par Jean-Christophe Maillot, le ballet devient futuriste et nous interroge sur le développement de l’intelligence artificielle : « Le partenaire idéal est-il l’être de chair que l’on connaît depuis toujours ou l’être abstrait qui interroge notre appartenance au genre humain ? »
De Cooppélia à Coppél-i.A
En 2019, à Monaco, Coppélia devient Coppél-i.A. et son âme née du développement de l’i.A., l’intelligence artificielle. C’est toute la problématique : est-ce que l’on pourra créer un jour un être qui grâce à l’intelligence artificielle puisse avoir un ressenti ?
On pourrait envisager aujourd’hui qu’il existerait un fou, capable de fabriquer un robot avec une enveloppe charnelle. On remplacerait le carbone par la silicone. Je pense à ses poupées sexuelles absolument incroyables au niveau de leur réalisation.
« Coppél-i.A. de Jean-Christophe Maillot nous projette dans un futur proche où deux jeunes amants, Frantz et Swanhilda, découvrent l’amour charnel alors que leur société exige toujours plus de progrès, de sécurité et d’hygiène. » nous explique la palette de présentation.
Dans ce ballet futuriste… la femme fabriquée pour aimer, finira par se libérer.