Accueil Focus Deux professionnelles du CHPG spécialisées dans le traitement avancé du diabète de type 1

Deux professionnelles du CHPG spécialisées dans le traitement avancé du diabète de type 1

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Au sein du Centre Hospitalier Princesse Grace de Monaco, le Dr Sophie Broussolle, endocrinologue, et Magali Pélopidas, Infirmière Diplômée d’État en diabétologie, ont récemment obtenu le prestigieux DESIU « Insulinothérapie automatisée » décerné par l’université d’Aix-Marseille. Lancée en 2021, cette formation de deux ans offre une expertise à la fois théorique et pratique sur les techniques du « pancréas artificiel » ou insulinothérapie en boucle fermée.

Diabète de type 1

Le diabète de type 1, comme le souligne Magali Pélopidas, est une condition où le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, ou n’en produit pas du tout. Sur 4 millions de diabétiques en France, 225.000 sont touchés par cette forme spécifique.

Bien que le traitement du diabète de type 1 semble simple en théorie, nécessitant des injections d’insuline pour compenser l’absence de production du pancréas, sa mise en œuvre est complexe. Dr Broussolle explique : « Les pompes à insuline sous-cutanées fournissent une insuline basale stable, adaptée aux variations des besoins en insuline, permettant aux patients de réduire les nombreuses injections quotidiennes. »

Le processus repose sur des systèmes de mesure continue de la glycémie (MCG) qui permettent d’adapter les doses d’insuline beaucoup plus efficacement qu’avec les tests ponctuels de glycémie capillaire (l’analyse d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt).

« Il restait à faire communiquer les systèmes de délivrance d’insuline et de mesure de la glycémie : c’est maintenant chose faite ! » conclut Magalie Pélopidas.

Qu’est-ce que la boucle fermée ?

C’est une technologie combinant une pompe à insuline sous-cutanée, une mesure continue de la glycémie et un algorithme qui calcule la dose d’insuline requise. Cependant, comme le note le Dr Broussolle, le système ne peut pas encore automatiser la gestion de l’insuline pendant les repas. Il incombe donc aux patients de s’auto-administrer l’insuline nécessaire, ce qui nécessite une formation adéquate.

Avec l’adoption de ces systèmes à boucle fermée, les patients expriment un sentiment de libération. La charge mentale liée à la gestion continue de la maladie est grandement réduite, ce qui, pour certains, équivaut à une « renaissance ». Et de fait, pour la première fois ils n’ont plus besoin de gérer leur diabète en permanence mais simplement d’y penser au moment des repas.

Le CHPG, centre initiateur

En collaboration avec Medtronic, le CHPG avait financé les premières pompes à boucle fermée en 2021.

« En tant que centre initiateur de pompe, reprend le Dr Broussolle-Bun, nous organisons des programmes d’éducation thérapeutique afin d’accompagner le patient pour acquérir des compétences préalables à la mise en place de ces systèmes.

Il s’agit d’une formation à l’insulinothérapie fonctionnelle qui peut se faire en hospitalisation de jour ou au cours d’une hospitalisation brève, avec éventuellement un changement de matériel selon le modèle de pompe choisi. Cela comprend tout ce qui concerne le comptage des glucides, le ratio glucides/insuline, le réglage de la pompe et le fonctionnement de l’algorithme. Des ajustements peuvent être faits selon le dispositif (durée d’action de l’insuline, cible glycémique…). »

Les trois premiers mois de suivi doivent être réalisés dans les centres initiateurs. A la fin du troisième mois, le patient et l’équipe médicale se décident ensemble d’utiliser durablement la boucle fermée.

« Nous travaillons en partenariat avec les diabétologues de ville, le suivi peut donc être réalisé après trois mois par le spécialiste de proximité, précise Magali Pélopidas. Par la suite, en tant que centre initiateur, nous revoyons le patient tous les ans pour une réévaluation de sa situation. »