Accueil Politique Le Conseil national adopte le Budget rectificatif 2025 après de longs débats

Le Conseil national adopte le Budget rectificatif 2025 après de longs débats

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Le Conseil national a adopté, lundi 14 octobre 2025, le projet de loi n°1115 portant fixation du Budget rectificatif de l’exercice 2025. Le texte a été approuvé par 17 voix pour, 4 contre et 3 abstentions, à l’issue de débats nourris ayant duré plus de quinze heures.

Une situation financière saluée

Plusieurs élus ont souligné la bonne santé économique de la Principauté et la gestion rigoureuse des finances publiques.

Le résultat budgétaire, passé d’un déficit de 89 millions d’euros à un excédent de 86 millions, a été unanimement salué comme le signe d’une gestion prudente et d’une conjoncture favorable.

Le président du Conseil national, Thomas Brezzo, a reconnu « des avancées positives » sur plusieurs dossiers, notamment dans le logement domanial et la modernisation du Centre commercial de Fontvieille, tout en appelant le Gouvernement à davantage de concertation.

Il a notamment regretté la « rigidité » de l’exécutif sur deux sujets majeurs : la gestion des déchets et la mobilité, estimant que « le vote d’un budget est aussi une forme de contrôle ».

Une majorité confiante mais vigilante

La plupart des élus de la majorité ont voté en faveur du texte, tout en soulignant que ce soutien n’était pas un blanc-seing.

Maryse Battaglia a salué le respect des engagements pris en matière de logement, avec les projets Avenue Hector Otto (jusqu’à 90 logements) et Villa La Luciole (27 logements). Elle s’est également félicitée de la création prochaine de l’Agence domaniale, prévue pour 2026.

Mikaël Palmaro a, lui aussi, salué les ajustements budgétaires opérés par le Gouvernement et la prise en compte des recommandations du Conseil national, parlant d’un « acte de confiance lucide et exigeant ».

Nicolas Croesi a insisté sur la nécessité de maintenir un dialogue institutionnel « fondé sur le respect et la complémentarité des rôles ».

Christophe Brico, pour sa part, a souligné les avancées obtenues sur le dossier du Centre commercial de Fontvieille, tout en appelant à la vigilance quant au respect des engagements pris et à la réactivation du Conseil stratégique pour l’attractivité.

Le président de la Commission des Finances, Franck Julien, a quant à lui salué la solidité des comptes mais lancé un appel à la vigilance : « La prospérité d’aujourd’hui ne doit pas conduire à la négligence », a-t-il déclaré.

Il a exprimé ses inquiétudes concernant le financement du CHPG, rappelant que la subvention d’équilibre de 60 millions d’euros était « très préoccupante » et qu’aucune trajectoire claire n’était présentée pour les années à venir. Pour lui, la santé financière ne doit « jamais conduire à la facilité », et la Principauté doit se doter d’une vision stratégique à long terme, notamment en matière de santé publique et de transport.

Les abstentions motivées par l’exigence

Trois élus ont choisi de s’abstenir, exprimant leur volonté de voir certaines orientations confirmées avant d’accorder leur plein soutien.

Karen Aliprendi a justifié son abstention par le manque de visibilité en matière de mobilité et de gouvernance économique, tout en appelant à la création d’une cellule de coordination dédiée aux transports.

Elle a déclaré s’abstenir « par exigence et fidélité à [ses] convictions ».

Franck Lobono et Guillaume Rose ont également préféré la réserve, dans l’attente d’engagements plus concrets sur les chantiers structurants de la Principauté.

Les votes négatifs : inquiétudes et désaccords

Quatre élus ont voté contre le texte.

Jean-Louis Grinda a dénoncé une « politique de la porte fermée » sur le dossier du Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD) et sur le projet de métro souterrain, regrettant un manque de transparence et de concertation.

Christine Pasquier-Ciulla a motivé son vote par des considérations juridiques, estimant que le budget « ne respecte ni la loi de Budget, ni la Constitution », en raison de lignes budgétaires jugées non conformes.

Nathalie Amoratti-Blanc a, de son côté, pointé le manque de stratégie sur la mobilité et la gestion du parking des Salines, regrettant « des promesses répétées sans résultats tangibles ».