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Monaco inscrit sur la liste noire européenne des pays à haut risque de blanchiment

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La Commission européenne a décidé d’inscrire Monaco sur sa « liste des juridictions de pays tiers à haut risque » en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette décision, révélée mercredi 4 juin par le quotidien La Lettre, place la Principauté aux côtés de l’Afghanistan, la Corée du Nord, la Barbade et le Panama.

Bruxelles reproche à Monaco des « insuffisances stratégiques dans ses dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ». Pierre-André Chiappori, ministre monégasque des finances et de l’économie, a qualifié ces informations de « bruits fallacieux » sans commenter davantage.

L’eurodéputé français Damien Carême, rapporteur sur la lutte contre le blanchiment, confirme cette inscription et pointe du doigt le manque de transparence de Monaco, notamment concernant la provenance des fonds dans les achats immobiliers. La guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie ont exacerbé ces problèmes de traçabilité.

Des efforts récents mais insuffisants

Monaco a pourtant créé en septembre 2023 l’Autorité monégasque de sécurité financière (AMSF), dirigée depuis le 3 mars 2025 par Bruno Dalles, ancien patron de Tracfin de 2015 à 2019. Cette nomination n’a pas suffi à convaincre les autorités européennes du sérieux des efforts déployés.

Parallèlement, les affaires continuent de ternir l’image du Rocher. Début juin s’est tenu le procès de policiers monégasques impliqués dans un système de fausses résidences destiné à faire échapper des contribuables à l’impôt. Le prince Albert II lui-même est concerné par l’affaire Claude Palmero, son ancien administrateur des biens dont le licenciement fait l’objet d’un contentieux.

Monaco était déjà inscrit depuis juin 2024 sur la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), qui soumet les pays à une surveillance renforcée. Cette nouvelle inscription européenne intervient à quelques jours de la visite d’État d’Emmanuel Macron prévue les 7 et 8 juin dans la Principauté.

L’inscription sur cette liste noire n’entraîne pas de sanctions financières directes mais expose Monaco à des contrôles renforcés de sa place financière, des marchands d’art et des commissaires-priseurs opérant sur le territoire.

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