Le quartier Mareterra, projet urbanistique d’envergure de la Principauté de Monaco, a été inauguré le 4 décembre 2024. Cet espace de six hectares, gagné sur la mer, marque un nouveau jalon dans l’aménagement territorial du Rocher, dont la superficie augmente ainsi de 3 %. France 3 régions a recueilli les quelques voix dissonantes qui s’élèvent contre la prouesse architecturale et d’ingénierie que représente ce nouveau quartier.
## Un défi environnemental et urbanistique
Face à ses contraintes géographiques, Monaco poursuit son extension sur la mer, comme l’ont illustré les précédentes créations des quartiers de Fontvieille et du Larvotto. Cependant, ces projets ne sont pas sans controverses. Des associations comme Aspona et Terre Bleue critiquent une « bétonnisation » irréversible de la côte, pointant la disparition de plus de 90 % des petits fonds marins entre 0 et 10 mètres. Ces critiques sont soutenues par des experts, tels qu’Alexandre Meinesz, qui déplorent les impacts sur les écosystèmes marins.
Malgré ces inquiétudes, la Principauté présente Mareterra comme un modèle d’écoquartier, visant la neutralité carbone d’ici 2050. Pour minimiser l’impact environnemental, des biologistes et experts ont été mobilisés afin de protéger et relocaliser certaines espèces marines comme la posidonie. Le quartier intègre également des espaces verts, un parc d’un hectare, 5000 m² de panneaux solaires et des systèmes de récupération des eaux de pluie.
### Un chantier d’envergure européenne
La réalisation de Mareterra a nécessité la collaboration de plus de 300 entreprises de 40 pays. Les 18 caissons en béton constituant la ceinture du quartier ont été fabriqués à Marseille avant d’être transportés et assemblés sur place. Le remblai sous-marin, composé de granulat calcaire, provient d’une carrière des Bouches-du-Rhône, tandis que les arbres des espaces verts ont été importés
Cliché © Loïc Blache / FTV