Le Centre Scientifique de Monaco (CSM), en collaboration avec l’Institut Océanographique et la Fondation Prince Albert II, a été sollicité pour répondre aux préoccupations soulevées par le quatrième épisode de blanchissement corallien mondial. Cet événement, signalé le 15 avril par la NOAA et l’ICRI, affecte tous les récifs coralliens (Floride, Caraïbes, Océan Pacifique, Australie), y compris des régions habituellement épargnées comme la mer Rouge et le golfe Persique.
Le blanchissement est provoqué par une température trop élevée de l’eau de mer au-delà d’un certain seuil (généralement autour de 28°C) qui perturbe la symbiose qui existe entre le corail et les microalgues unicellulaires, appelées zooxanthelles, qu’il héberge au sein de ses cellules. Le tissu du corail, privé de ses algues, devient transparent et laisse voir le squelette blanc sous-jacent, c’est pour cela que l’on parle de blanchissement.
Dans son « Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5°C », publié en 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, ou IPCC en anglais) prévoyait sur la base des données scientifiques analysées que les récifs coralliens déclineraient de 70 à 90% pour une augmentation de la température globale de 1,5°C avec d’imposantes pertes (> 99%) pour une augmentation de la température globale de 2°C. Ainsi, les récifs coralliens pourraient être le premier écosystème à être rayé de la carte du monde à cause de l’Homme.
Pour alerter et contrer cette menace écologique et socio-économique, le CSM a pris des mesures proactives en publiant des rapports contenant des recommandations spécifiques. Parmi celles-ci figure la création d’un Conservatoire Mondial du Corail, une initiative portée par le CSM. Ce projet vise à préserver la diversité des espèces de coraux en les maintenant et les propageant dans un réseau d’aquariums publics et privés, avec l’objectif de réintroduire ces espèces dans leur milieu naturel sous contrôle scientifique.
Image : Australian Institute of Marine Science