Les plastiques, omniprésents dans notre environnement, ont maintenant infiltré la géologie de la Terre. Les experts proposent de reconnaître officiellement un nouveau type de roche sédimentaire : le plastistone. Deyi Hou, professeur associé à l’Université Tsinghua en Chine, et son collègue Liuwei Wang ont récemment écrit un article sur l’émergence de cette fusion inédite entre plastique et roche.
Les roches sédimentaires sont le type de roche dominant à la surface de la Terre et sont fortement susceptibles d’être influencées par les activités humaines.
Des plastistones découverts sur cinq continents
Les plastistones répondent aux critères d’une roche sédimentaire et sont désormais présents sur au moins cinq continents et dans 11 pays.
En mars dernier, la géologue Fernanda Avelar Santos a signalé une découverte « inquiétante » sur une île isolée de Trindade, à environ quatre jours de bateau du Brésil. C’est dans ce paradis apparemment intact que les géologues ont découvert des pierres fusionnées avec des déchets plastiques, formant un nouveau type de roche.
Ces plastistones se forment généralement à partir de plastiques terrestres (principalement des bouteilles et des contenants) qui sont généralement brûlés, soit lors d’un feu de camp, soit dans le cadre du processus de production de déchets. Ces débris de plastique fondu sont ensuite « retenus dans la matrice minérale lorsqu’elle refroidit » dans un processus connu sous le nom de diagenèse.
Ces hybrides de plastique et de roche pourraient causer des ravages sur l’écologie des océans. Un exemple cité dans l’article décrit comment le gastéropode Tectarius striatus, qui vit sur l’île de Madère dans l’Atlantique, pourrait avoir des problèmes pour distinguer les plastiques des algues, sa source de nourriture habituelle.
La présence de plastiques dans notre environnement est si omniprésente qu’ils résident même dans notre corps. Les microplastiques, des particules de plastique si petites qu’elles peuvent pénétrer profondément dans le corps et même à l’intérieur des cellules, ont été découverts dans le sang et les poumons des humains.
La pollution plastique a un impact durable sur la géologie de la planète car elle est inerte et difficile à dégrader. En conséquence, lorsque les plastiques jonchent le paysage, ils deviennent une partie du sol, finissent souvent dans la mer et sont consommés par et tuent le plancton, les poissons et les oiseaux de mer.
Les humains ont laissé leur marque sur le registre géologique de la Terre, littéralement. Le monde change définitivement, pour les humains, les gastéropodes et les pierres.
Illustration : plastistone, vue d’artiste
Source : popular mechanics via yahoo