Georges Marsan, le maire de Monaco, et quatre autres personnes ont été inculpées dans le cadre d’une information judiciaire pour « corruption, trafics d’influence, prise illégale d’intérêt et association de malfaiteurs », annonce le quotidien Monaco-Matin ce dimanche.
Les détails précis des accusations restent toutefois inconnus. Maire depuis deux décennies, Georges Marsan a déclaré n’avoir jamais profité de sa position est s’est dit impatient que son innocence soit établie.
L’information judiciaire a été ouverte par le parquet général de Monaco. Au total, six personnes ont été placées en garde à vue, dont des proches de l’élu, et plusieurs perquisitions ont été menées. À l’issue de ces opérations, cinq personnes, dont George Marsan, ont été présentées aux magistrats instructeurs qui les ont inculpées et placées sous contrôle judiciaire, ce qui correspond à la « mise en examen » du droit français. Le parquet général a toutefois rappelé que les personnes inculpées restent présumées innocentes.
Les investigations continuent sous la supervision des trois juges d’instruction Franck Vouaux, Ludovic Leclerc et Sandrine Ladegaillerie. Le maire a déclaré qu’il entendait collaborer pour que la lumière soit faite sur cette affaire affirmant que son action a toujours été motivée par l’intérêt général et le rayonnement de la Principauté de Monaco. Il a également souligné pour sa défense que les procédures en mairie sont claires et respectées, et que les décisions sont prises par le Conseil communal.
Parmi les six personnes initialement placées en garde à vue figurait Georges Gambarini, conseiller communal délégué au service de l’affichage et de la publicité. Libéré après 24 heures de garde à vue, il n’a pas été inculpé.
Des pressions européennes
Cette nouvelle affaire de corruption présumée, rappelle Le Parisien, intervient dans un contexte de pressions accrues sur la principauté de Monaco de la part de l’Europe. Elle fait notamment suite à l’affaire opposant le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, propriétaire du club de football de l’AS Monaco, au marchand d’art suisse Yves Bouvier. Cette affaire, dans laquelle plusieurs personnalités monégasques sont impliquées, a défrayé la chronique, selon le quotidien français.
En janvier, le Comité d’experts sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (Moneyval) du Conseil de l’Europe, a publié un rapport demandant à Monaco des « améliorations fondamentales pour renforcer l’efficacité de la supervision des enquêtes et des poursuites en matière de blanchiment de capitaux et de confiscation des produits du crime ».
Photo mairie.mc