En 1950, à l’âge de soixante ans, l’éminente figure artistique, Jean Cocteau, pénètre pour la première fois dans la villa Santo Sospir. Cet artiste polymorphe – poète, dessinateur, romancier, auteur dramatique et réalisateur prolifique – était une célébrité bien connue du grand public à cette époque. Invité par la jeune Francine Weisweiller, qu’il avait rencontrée lors du tournage du film Les Enfants Terribles, Cocteau est attiré par la villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat, à quelques encablures de Villefranche-sur-Mer, où il avait passé une grande partie de sa jeunesse. Pendant les douze années suivantes, il se consacre à une intense activité picturale dans la villa, en étroite relation avec Matisse et Picasso.
Près de sept décennies plus tard, en 2018, alors que Santo Sospir est sur le point de subir une restauration complète, un autre artiste est invité à séjourner dans les mêmes lieux. Le photographe brésilien, Mauro Restiffe, né en 1970, saisit l’occasion de prolonger son exploration de l’architecture, de la mémoire et de l’intime à travers une série de photographies. Ces images, capturées à l’aide de techniques analogiques, révèlent les vestiges d’une présence fantomatique, revisitant l’un des thèmes favoris de Cocteau, décédé en 1963.
Pour la première fois, la série Santo Sospir met en lumière l’univers poétique de Cocteau à travers l’objectif de la photographie. L’exposition, enrichie par la transgression caractéristique de l’œuvre de Cocteau, établit un dialogue entre les photographies de Restiffe et une sélection de dessins, peintures, tapisseries et films de Cocteau. Elle se déploie en chapitres qui revisitent certains thèmes fondamentaux de son œuvre, tels que le rêve, l’érotisme et la métamorphose.
L’exposition est organisée par le Nouveau Musée National de Monaco (NMNM). Elle est complétée par le livre « Mauro Restiffe, Santo Sospir », paru aux éditions Lenz Press en 2021 et réédité par le NMNM en 2023.