En principauté monégasque, les pilotes de Formule 1 se livrent à un jeu dangereux avec les murs, prennent des risques et doivent dompter un circuit en ville extrêmement exigeant. Quels sont les éléments essentiels pour briller sur ce tracé mythique ?
Ne pas se rater en qualification
La clé de la réussite réside dans la séance de qualifications. Dans les ruelles étroites de Monaco, il est presque impossible de dépasser. Pour éviter de se retrouver bloqué dans le trafic, il est impératif d’obtenir la pole position. La « vraie » course se joue le samedi. Un tour parfait permet à un pilote, même au volant d’une voiture moins puissante, d’espérer une bonne performance. Cependant, il faut évaluer avec précision la prise de risque, car le moindre contact avec le mur peut anéantir tous les espoirs. En 2021, lorsqu’il conduisait une Ferrari capricieuse, Charles Leclerc a décroché la pole position. Trop confiant, il a tenté d’améliorer son temps et a fini par encastrer sa monoplace dans le rail de la Piscine. Son rêve de victoire a pris l’eau et il n’a pas pu prendre le départ le lendemain en raison des dégâts causés à sa voiture.
Éviter le piège du départ
Le départ de la course est un moment crucial. À 15 heures précises, les vingt monoplaces s’élancent et s’engouffrent dans le virage de Sainte-Dévote. Bien qu’il offre quelques opportunités de dépassement audacieux, ce virage mythique est souvent le théâtre de situations chaotiques et d’accidents. Négocier cette première difficulté est essentiel pour espérer monter sur le podium.
Bien gérer l’arrêt au stand
Dans un Grand Prix où les dépassements sont rares (l’édition de 2021 n’en a vu aucun après le premier tour !), la stratégie est un élément indispensable pour obtenir un bon résultat à Monaco. Un arrêt au stand mal planifié peut faire s’envoler la victoire. L’année précédente, Ferrari a gâché la course de Charles Leclerc, alors solide leader, en le rappelant trop tôt aux stands. Il a fini quatrième. Une mésaventure similaire est survenue en 2016 à Daniel Ricciardo. Au volant de sa Red Bull, l’Australien a vécu un week-end de rêve avec la pole position, le meilleur tour et la tête de la course. Cependant, lorsqu’il est entré à pleine vitesse dans les stands, les pneus n’étaient pas prêts. C’est Lewis Hamilton qui a remporté la victoire.
Être patient
À Monaco, il est essentiel de garder son calme dans toutes les circonstances et de saisir la moindre opportunité sans prendre de risques inutiles. L’édition de 2001 en est un exemple marquant. David Coulthard se battait pour le titre mondial contre Michael Schumacher. Il a déc
roché la pole position à Monaco mais n’a pas pu s’élancer en raison d’un problème électronique. Il s’est retrouvé en dernière position sur la grille. Sa remontée a été entravée par Enrique Bernoldi. L’Écossais est resté bloqué pendant 33 tours derrière l’Arrows. Il a tenté des dépassements sans succès et a finalement terminé cinquième, loin derrière Schumacher qui s’est envolé vers le titre.
Rester concentré jusqu’au bout
Les pilotes à Monaco sont des équilibristes. Ils doivent frôler les rails, voire les effleurer, mais ne jamais entrer en collision. Le pilote en tête doit veiller à ne commettre aucune erreur : freiner au bon moment, éviter la redoutable bosse entre le Casino et Mirabeau, supporter les variations de luminosité dans le tunnel et ne pas se laisser perturber par les spectateurs. C’est un conseil qu’Ayrton Senna n’a pas suivi. Le 15 mai 1988, le prince de Monaco (6 victoires) dominait le Grand Prix. Il battait tous les records du tour et possédait plus de 50 secondes d’avance sur son rival Alain Prost. Son équipe lui a demandé de ralentir. Au 54e tour, il a heurté le mur au Portier. Alain Prost a remporté la victoire. « J’étais si proche de la perfection ce week-end que je me suis relâché. J’ai invité l’erreur, et c’est la leçon que j’ai apprise ce jour-là », a déclaré le Brésilien après la course, dépité.
Ces cinq ingrédients sont indispensables pour triompher sur le circuit exigeant de Monaco, où la précision, la patience et la maîtrise de soi sont les clés de la victoire.
Source : lefigaro.fr