Accueil Environnement Pollution : Christian Estrosi veut en finir avec le péage Saint-Isidore

Selon les conclusions d’une étude réalisée à la demande du maire, la suppression de ce péage aurait des conséquences bénéfiques sur près d’un Niçois sur quatre.

À Nice, trois péages autoroutiers enserrent la ville d’ouest en est. L’un d’eux, le péage Saint Isidore, est devenu la bête noire du maire, Christian Estrosi. Et pour cause, celui-ci, en plus d’impacter le pouvoir d’achat des Azuréens qui doivent l’emprunter quotidiennement, serait une aberration écologique.

C’est en tout cas ce que tendent à prouver les conclusions d’une étude – réalisée à la demande de l’édile – par l’organisme agréé et indépendant Atmosud, et présentées ce vendredi matin à l’hôtel de ville. Pendant plus d’un an, l’organisme a évalué l’impact qu’aurait la suppression du péage à Saint Isidore sur les émissions d’oxydes d’azote (N0x), de particules fines et de dioxyde de carbone et ce, à l’échelle locale, au niveau des péages, mais aussi à l’échelle de la ville.

Ainsi, il ressort de l’étude que ce péage, plus que les deux autres, est «une source de pollution majeure pour les habitants à cause de son positionnement géographique, au pied d’une forte pente. Les freinages et accélérations des véhicules légers et des camions sont aujourd’hui, plus que les motorisations thermiques, des sources importantes de polluants à enjeux sanitaires.»

La suppression dudit péage inciterait ainsi les automobilistes à prendre l’autoroute plutôt que les axes du centre-ville. Entraînant, in fine, une réduction du «trafic-émission», principalement sur les grands axes de circulation, à l’instar de la voie Mathis (-3,1 tonnes d’émissions de N0x/an) et de la Promenade des Anglais (-3,5 tonnes d’émissions de N0x/an). En d’autres termes, cette baisse des émissions de polluants dans l’air serait bénéfique à 80.000 habitants du centre-ville de Nice. Toutefois, l’augmentation du trafic sur l’autoroute aurait dans le même temps un impact négatif sur 16.000 habitants avec une qualité de l’air dégradée.

«Je veux que nous répétions et que nous retenions, jusqu’à ce que l’on gagne la partie, ces chiffres : le péage de Nice Saint Isidore émet à lui seul plus de 12.400 tonnes de CO2, 4,7 tonnes de particules fines et près de 40 tonnes de NOx par an. Tant qu’on ne sera pas entendu sur ce point-là, on ne cessera de le rappeler, _a martelé Christian Estrosi, s’appuyant sur les conclusions de l’étude d’_AtmosudSi nous supprimions ce péage et même avec une hausse de trafic sur l’autoroute A8, nous baisserions les émissions de CO2 de manière significative autour de Saint Isidore avec -14% pour le CO2, -56% pour les particules fines, -20% pour les dioxydes d’azote».

Et l’édile de rappeler que «Saint Isidore n’est pas une bretelle d’autoroute périphérique, c’est un quartier de Nice ou vivent 4200 habitants, et en supprimant ce péage cette étude démontre que la diminution de polluants ne concerneraient pas que les habitants autour du péage mais bien 80.000 Niçois sur la zone du centre-ville qui est actuellement la plus exposée, grâce au report de trafic. Cela représente donc 1 habitant sur 4.»

Il s’agit pour le maire d’un enjeu de santé publique dans la mesure où les polluants sont responsables de nombreuses maladies et pathologies, notamment respiratoires. «Nous ne pouvons pas attendre la fin du contrat de concession entre l’État et la société Vinci Escota en février 2032. Les grandes décisions c’est maintenant qu’il faut les prendre. Je me tourne une nouvelle fois vers l’État et le gouvernement. La solution immédiate de la suppression du péage saint Isidore représente à elle seule la totalité de l’impact d’une ZFE (Zone à faibles émissions NDLR) imposée par l’État sur les émissions de particules en centre-ville et la moitié des oxydes d’azote. On peut agir toute de suite, efficacement. Nous n’attendrons pas dix années de plus!» a-t-il conclu.

À cette fin, et à la lumière de ces nouveaux indicateurs «alarmants», Christian Estrosi a écrit, le 21 octobre, à la première ministre, Élisabeth Borne. «Il en va de la santé de nos concitoyens qui ne comprendraient pas cet immobilisme», l’a-t-il prévenue.

Lire l’article original sur lefigaro.fr

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