Interview. Entre Nice et Monaco, une « relation faite d’amitié et de projets innovants »
Au cours d’une interview accordée à nicepresse.com, le maire de Nice s’est longuement étendu sur les relations qui unissent la 5e plus grande ville de France avec le 2e plus petit pays au monde… Une relation « faite d’amitié et de projets innovants ».
Nice- Presse. Vous avez rencontré vendredi Albert II: comment se portent nos relations avec Monaco?
Christian Estrosi : Le Prince et moi nous avons une relation de grande qualité depuis longtemps. Nous échangeons régulièrement, dans un cadre convivial et chaleureux, notamment sur la culture, le sport ou la transition écologique… Je partage la vision et l’engagement pour la planète du Prince souverain.
Avec quels dossiers particuliers à l’ordre du jour?
Je suis attaché à ne jamais dévoiler le contenu de nos échanges, sauf lorsque nous décidons d’avoir une communication commune.
Concernant les dossiers entre vos administrations respectives, où en sont les projets liés aux transports?
Au sujet de la navette maritime, depuis des années, nous ne cessons de lancer un appel à concurrence. Tous les marchés sont revenus infructueux: pour la première fois il semblerait que nous en ayons un avec 6 candidats potentiels.
On peut espérer que cela aboutisse dans les deux ans.
Nous travaillons sur des évolutions de la voirie elle- même, entre la Métropole et la Principauté, notamment sur un échangeur au niveau de Beausoleil et de Cap d’Ail.
Que penser de la rumeur concernant la construction d’un métro entre Nice- Riquier et Monaco?
En matière de mobilité, il ne faut rien écarter. Naturellement, ce projet n’est pas à marginaliser.
Nous pouvons aussi envisager dans les années à venir une prolongation de la ligne 2 du tramway niçois en direction de la Principauté. Nous sommes à l’état de la réflexion.
D’ici quelques mois, nous ouvrirons la gare ferroviaire de l’aéroport. Pour un grand nombre de visiteurs aéroportés, elle apportera une solution à très court terme.
Sur quels autres sujets avançons-nous?
Il y a des relations entre Nice et Monaco à tous les niveaux. Plus la Principauté sera forte, plus notre Métropole le sera. Et réciproquement.
Nous travaillons évidemment ensemble dans les domaines sportifs, culturels et événementiels.
En ce moment se tient le Grand Prix de Monaco. Vous êtes vous- même organisateur du Grand Prix de France de Formule 1 qui se tiendra le 27 juillet. Travaillez- vous ensemble?
Nous voyons qu’en cette année 2022, la Formule 1 connait une vraie dynamique, tant sur la vente de billets que sur les audiences télévisuelles. Je suis sûr que ce sera un succès pour Monaco.
Je peux vous annoncer, en tant que Président du Grand Prix de France de Formule 1 au circuit Paul- Ricard, que celui- ci a vu tous ses billets être vendus. Il y a près de 100.000 places, nous marquons un record.
À cet égard, je veux remercier l’Automobile Club de Monaco et son Président Michel Boeri, qui, forts de leur expérience, nous ont beaucoup accompagnés pour relancer le Grand Prix de France.
Nice a depuis 2020 un élu chargé des partenariats avec nos voisins monégasques…
Nous avons toujours veillé à avoir un élu qui y travaille, aujourd’hui François Daure a effectivement en délégation qui y est dédiée. Mais les adjoints participent également, comme c’est le cas pour l’Écologie ou les Mobilités.
Les évènements auxquels nous participons ensemble, niçois et monégasques, illustrent bien cette amitié.
Les taxis niçois ont déposé un préavis de grève et menacent de bloquer le Grand Prix de F1, pour être entendus par la Principauté sur leurs conditions de travail. Quelle est votre position ?
Il y a une inquiétude de la part des taxis niçois et je la comprends.
La Principauté de Monaco est un État souverain. En termes de convention internationale, sur tout ce qui relève du domaine règlementaire, les décisions se font entre les deux États.
Les élus locaux ne sont pas habilités à faire d’ingérence, mais j’ai plaidé la cause des taxis niçois auprès du préfet des Alpes- Maritimes, qui, lui, est qualifié pour l’évoquer directement avec le gouvernement monégasque.
Je sais que les discussions entre eux avancent.
On entend, ça et là, que vous aimeriez faire entrer Menton et la Riviera française (CARF) dans la Métropole Nice Côte d’Azur. C’est vrai?
Il n’y aucune volonté d’hégémonie. Le périmètre de la Métropole est pertinent, et répond à de vrais équilibres économiques et sociaux. NCA a montré toute son efficacité, notamment pendant la tempête Alex.
Il y a une volonté de renforcer nos coopérations avec la CARF, mais il est hors de question, aujourd’hui, d’aller vers une extension de la Métropole en sa direction. Ce n’est pas à l’ordre du jour, ni d’un côté, ni de l’autre.
Cela pourrait être un sujet d’agitation pour rien. Je ne souhaite surtout pas, en l’état actuel des choses, ouvrir ce dossier et alimenter un débat dans lequel certains pourraient s’immiscer de manière malsaine.
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