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Retour sur le concert de Cecilia Bartoli à Bruxelles

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La pandémie nous aura fait vivre une expérience inédite ce premier décembre à Bozar : assister à un concert à la fois miraculeux et miraculé. De fait, quelques heures plus tôt, le ministre flamand de la Culture, immédiatement suivi par le ministre fédéral de la Santé, appelait à la suspension des activités récréatives et culturelles en intérieur, une mesure parmi d’autres censées casser la quatrième vague. Le couperet devait tomber le surlendemain et interdire les événements réunissant plus de deux cents personnes, soit l’immense majorité des concerts. Les organisateurs sont derechef contraints d’annuler ou de se réinventer, laïus des chantres de la résilience. Nous mesurons la chance qui fut la nôtre de pouvoir communier avec Cecilia Bartoli, Carlo Vistoli et **Les Musiciens du Prince-Monaco **à la faveur d’une lecture extraordinairement engagée du Stabat Mater de Pergolesi.

Non content de nous plomber le moral et de raviver nos inquiétudes pour les artistes, le fléau sanitaire s’invitait jusqu’au cœur du Palais des Beaux-Arts. Si les passages de la star à Bruxelles s’accompagnent toujours d’un record d’affluence, cette année, par contre, la scène ne pouvait pas accueillir de spectateurs sur les gradins. En outre, la soirée commençait avec une dizaine de minutes de retard, le contrôle du passeport sanitaire perturbant l’arrivée du public dans la salle. De par sa gaîté, son écriture bondissante, Clarae stellae, scintillate se révèle une entrée en matière idéale pour calmer les esprits et même ragaillardir l’auditoire. Carlo Vistoli l’enlève avec une aisance souveraine et juste ce qu’il faut de panache. Rien d’étonnant pour celles et ceux qui connaissent les qualités du contre-ténor, qui se taillait un beau succès personnel en octobre dernier dans Il Trionfo del Tempo et del Disinganno : l’homogénéité et la rondeur du timbre, la précision des attaques, la fluidité des traits, l’ampleur de la dynamique et ce trille, personnel et généreux, si rare aujourd’hui alors qu’il était à l’époque de Vivaldi le roi des ornements.

En concert comme au disque, les chanteurs prolongent volontiers la thématique mariale en couplant le Stabat Mater de Pergolesi avec, notamment, les Salve Regina en fa mineur (pour alto) et en la mineur (pour soprano) du Napolitain. Écrit pour la fête patronale de la Pietà, à savoir la Visitation de la Vierge, Clarae stellae, scintillate semble inscrire le programme dans cette logique, mais la subjectivité s’avère ensuite, du moins de prime abord, le seul fil rouge de Cecilia Bartoli. 

Elle pose des choix singuliers : qui oserait isoler le « Domine Deus » du célébrissime Gloria _RV 589, puis l’enchainer avec l’air « What passion cannot Music raise and quell ! » de l’_Ode for St Cecilia’s Day de Haendel ? 

La transition est évidemment soignée et traitée comme un fondu enchaîné, une des marques de fabrique des récitals de la diva, qui ne laisse jamais rien au hasard.

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