Après l’Estonie, la Principauté monégasque est le deuxième Etat à confier la protection de ses données au Luxembourg. Les données et systèmes d’information de la Principauté de Monaco seront hébergés à l’avenir dans un centre de données luxembourgeois. Quatre ans après l’Estonie, les datacenters du Grand-Duché viennent donc d’attirer un nouveau client, un nouvel Etat. Sauf que les attentes ne sont sans doute pas les mêmes entre Monaco et Tallinn.
Certes dans les deux cas, la sauvegarde des données sensibles de l’un ou l’autre pays apporte des garanties d’immunité et de privilèges similaires à celles d’une ambassade. Cette fois, «il était devenu stratégiquement important pour la principauté de trouver une solution pour préserver certaines données contre des risques de cyberattaque ou de catastrophe naturelle, garanties qu’il est impossible de mettre en place sur un territoire de 2 km2». Alors autant faire appel à un »grand frère » comme le Luxembourg (2.586 km2)… grand en tout cas dans le domaine de l’e-protection.
Des immunités appréciables
Mais aux députés Gilles Roth et Laurent Mosar (CSV) qui l’interrogeaient sur l’arrivée de cette seconde e-ambassade au pays, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères listent bien d’autres avantages du choix fait par la Principauté. Non, une « ambassade digitale » n’est pas assimilable au terme d’ambassade tel que couvert par la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. Les immunités accordés n’étant valables «que pour la salle informatique hébergeant les données».
Ainsi, via l’accord trouvé entre les deux Etats, le Luxembourg «s’engage à accorder aux locaux mis à la disposition de la Principauté de Monaco ainsi qu’aux données hébergées un statut leur conférant un caractère inviolable». Les voilà «exempts de toute perquisition, réquisition, saisie ou mesure d’exécution». D’aucuns verront donc dans l’offre d’e-ambassade, l’assurance de disposer d’un havre électronique protecteur pour les données fiscales, par exemple, des quelque 9.500 Monégasques.
Avec ce deuxième partenariat, le Luxembourg conforte son ambition de devenir «un centre de confiance». Sachant que certaines données de l’OTAN et de la Commission européenne sont également abritées au Grand-Duché.
Source : wort.lu
Photo by Cedric Letsch