« La menace du variant Delta est bien présente », écrit l’Agence Régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur dans un point daté du 1er juillet.
Un variant Delta « en forte augmentation »
Dans son dernier point de situation jeudi, l’Agence Régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur alerte sur la hausse, en une semaine, de la proportion de personnes testées positives au variant Delta. Elle était de 23% du 19 au 26 juin, contre 10% la semaine précédente. « La menace du variant Delta est donc bien présente », écrit l’ARS.
« On est déjà à plus de 100 cas détectés et 13 clusters », a expliqué mercredi Sébastien Debeaumont directeur adjoint de l’ARS Paca à France 3. « On voit bien que le virus Delta circule pas forcément de manière plus inquiétante qu’ailleurs, on est à peu près à 20% en France, autant en Paca, mais on voit qu’il progresse ».
Ce variant semble être plus contagieux que le variant Alpha, jusqu’à 60% selon certaines études, et pourrait être plus virulent.
Clusters et restrictions toujours en place
Un cluster d’une quinzaine de personnes a ainsi été détecté à Antibes (Alpes-Maritimes), un premier cas a été identifié dans les Hautes-Alpes, et pour éviter la propagation des cas, le département du Var a maintenu des restrictions, au moins jusqu’au 16 juillet: le port du masque en extérieur n’est ainsi pas totalement levé et l’interdiction de consommer de l’alcool sur la voie publique est prolongée.
« C’est bien sûr une déception parce que nous espérions tous jeter le masque et avoir toute liberté à partir du 1er juillet », sans restriction, explique à BFMTV Jean-Pierre Giran, maire de la ville d’Hyères (Var), mais « quelle que soit la déception, il faudra bien les appliquer ».
Toutefois, le nombre d’hospitalisations continue de baisser, et le taux d’incidence dans la région a même diminué, passant de 17 sur la période du 14 au 20 juin à 13 du 21 au 27. Il est de 18,9 au niveau national. Des chiffres qui peuvent rassurer, mais qui ne lèvent pas l’inquiétude face à la prolifération de cette mutation.
« Il y a peut-être l’inquiétude du variant Delta, mais il y peut-être aussi et surtout l’inquiétude que la venue de touristes nombreuse à partir du 1er juillet ne conduise à un risque de prolifération », déclare Jean-Pierre Giran.
« Convaincre la population et notamment les jeunes à recourir à la vaccination »
Face au variant Delta, il est nécessaire de continuer de respecter les distanciations sociales et les gestes barrières, mais la couverture vaccinale reste actuellement l’outil principal pour lutter contre le virus, car les vaccins sont efficaces contre lui. Dans cette région, selon le dernier bilan de l’ARS, 48% de la population a reçu au moins une dose, et 34% présente un schéma vaccinal complet, des chiffres comparables au niveau national.
Pour que la propagation du variant Delta ne continue pas, « je crois qu’il faut aller vers les populations, mettre en place des bus mobiles de vaccination sur les lieux de concentration des individus, c’est à dire les plages actuellement », déclare auprès de BFMTV Annie Levy-Mozziconacci, médecin. L’ARS Paca va d’ailleurs lancer une campagne de communication « pour inciter et convaincre la population et notamment les jeunes à recourir à la vaccination ».
Si les contaminations continuent, « nous serons amenés à remettre en place des restrictions, et notamment, pourquoi pas, un couvre-feu », a assuré auprès de 20 minutes Benoît Huber, le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. « On sait ce qu’on fera mais, le but, c’est de ne pas avoir à le faire ».