L’AS Monaco s’est imposée (89-87) au bout du suspense dans le premier match, très disputé, de la finale d’Eurocup, ce mardi face à Kazan. Le match 2 aura lieu en Russie vendredi.
L’AS Monaco est à mi-chemin d’un immense exploit dans l’histoire du basket français. La Roca Team, modeste club de National 2 il y a encore neuf ans, a remporté (89-87) contre Kazan, le premier match de la finale de l’Eurocup, la petite sœur de l’Euroleague, à domicile, ce mardi. Face au club russe, dont l’équipe est quasiment à 100% américaine, et dont le jeu est, tout comme celui de Monaco, axé sur l’énergie et la vitesse, les hommes de Zvezdan Mitrovic ont réalisé une entame de match très prometteuse, annonciatrice du duel très haletant que les deux équipes allaient se livrer.
Mathias Lessort (17 points, 5 rebonds, 1 passe) a donné le ton d’entrée avec un dunk, suivi d’un tir extérieur à trois points de Marcos Knight (14 points, 6 rebonds). Le début de match était monégasque, Kazan ayant eu du mal à s’installer dans la rencontre. Mais l’équipe russe a de la ressource, et le score passait trop rapidement de 11-2 à 15-14 en faveur des Monégasques, leaders du championnat de France et qualifiés pour l’Euroleague. Après dix bonnes minutes à l’avantage des locaux (23-18 dans le 1er quart-temps), les coéquipiers de l’ancien sniper limougeaud Jamar Smith (2 points) arrivaient finalement à l’heure au rendez-vous, dans le deuxième quart-temps.
Une action symbolique du deuxième quart-temps a illustré cette bascule qui s’est opérée dans l’engagement et l’intensité, à la fois offensive et défensive. Alors qu’il avait réalisé un très joli geste défensif sur John Browne (10 points, 3 rebonds), Abdoulaye Ndoye (4 points, 4 rebonds) se faisait chiper le ballon dans la continuité de l’action avant de commettre une faute antisportive. Quadruple peine pour Monaco, qui voyait son adversaire prendre l’avantage à cet instant du match.
Profitant de quelques oublis de la défense adverse pour scorer, Monaco s’agrippait au short de Kazan, mais de l’autre côté du terrain, Artem Klimenko (22 points, 5 rebonds) et Isaiah Canaan (12 points, 5 rebonds, 4 passes) s’approchaient de plus en plus facilement du panier. Tout en bénéficiant à plein de l’accumulation des fautes adverses. C’est toutefois sur une note positive que Monaco rentrait aux vestiaires (42-44), en forçant le shoot adverse sur la dernière possession.
Enorme intensité dans le money-time
Pas suffisant cependant pour atténuer le mécontentement du coach Mitrovic, dont l’agacement était palpable à la reprise, et partagé par Mathias Lessort. L’agressivité était de retour sur la première action mais les bonnes intentions s’évaporaient aussi vite qu’elles étaient apparues. Une efficacité au tir qui dévisse, de la précipitation… on aurait pu craindre une envolée russe. Et pourtant, Monaco revenait au tableau d’affichage, dans le sillage de Rob Gray et Dee Bost.
Marcos Knight sortait de l’ombre pour égaliser et permettre à Monaco de reprendre l’avantage (61-59) à 1’30 de la fin du 3e quart-temps, qui basculait à l’avantage de la Roca Team (65-64), sur le fil. Il était écrit que l’on aurait des sueurs froides jusqu’au bout. Plus convaincants dans l’intensité, Monaco souffrait de certains choix offensifs incompréhensibles et de largesses défensives sur les pick and roll qui entretenaient l’espoir d’une nouvelle bascule pour Kazan.
Les Monégasques, avec quatre joueurs à dix points ou plus, se battaient comme des morts de faim sans être récompensés à la hauteur des sacrifices consentis sur le parquet, jusqu’à ce panier longue distance de Jaleel O’Brien (11 points). Le sommet gagnait alors en intensité et en dramaturgie, dans un money-time monstrueux. Monaco revenait encore à hauteur avec un panier primé plein de sang froid du héros de la demi-finale contre Gran Canaria, Rob Gray (23 points, 4 rebonds).
Très présents au rebond offensif, un secteur de jeu où ils n’auront pas toujours déployé la même énergie, alors qu’ils en sont les rois, les Monégasques s’échappaient dans la minute fatidique pour l’emporter sur le fil. Grâce notamment à une interception décisive de Ndoye, qui envoyait Gray sur la ligne pour conclure. Le match 2 aura lieu ce vendredi en Russie. En cas d’égalité, un match d’appui sera disputé le dimanche 2 mai en Russie, Kazan ayant l’avantage du terrain.
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