L’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques a présenté mercredi 23 septembre l’état des modes de consommation de produits psychoactifs et les usages sans substance (Internet, réseaux sociaux, paris d’argent) chez les lycéens de la Principauté.
Les données ont été collectées en avril 2019 auprès de l’ensemble de la population lycéenne de la Principauté, dans le cadre du programme ESPAD (European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs) auquel la Principauté participe depuis 2007.
Les résultats ont été commentés par les médecins du service psychiatrie du CHPG : Valérie Aubin, chef du service et Jean-François Goldbroch, psychiatre addictologue et chef de service adjoint. Ils étaient accompagnés de Stanislas Spilka, responsable de l’Unité DATA à l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et responsable scientifique d’ESPAD pour Monaco et la France auprès des instances européennes.
Le rapport fait état d’une baisse globale des usages des trois principaux produits consommés (alcool, tabac et cannabis) entre 2007 et 2019, particulièrement en ce qui concerne le tabac, quel que soit le type de consommation (expérimentation, usage récent et consommation régulière}.
Les résultats de l’enquête ESPAD Monaco-2019 font également apparaître que :
- En 2019, 93 % des lycéens ont déjà expérimenté au moins un produit parmi l’alcool, le tabac et le cannabis.
- L’alcool est de loin le produit le plus consommé : 9 lycéens sur 10 l’ont déjà expérimenté dont une large majorité au cours de l’année ou dans le mois. Il est considéré comme le produit le plus accessible, avec une diffusion précoce, parfois dès le primaire. Sa consommation régulière (plus de 10 fois dans le mois) concerne 10 % des lycéens.
- L’usage du tabac, dont on observe qu’il est plutôt féminin, diminue. Toutefois, plus de la moitié des lycéens déclarent avoir déjà fumé une cigarette au cours de leur vie et 13% fument de manière quotidienne.
- L’utilisation de la cigarette électronique a bondi : les résultats 2019 révèlent une importante hausse de l’expérimentation de la cigarette électronique et de son usage au cours des douze derniers mois chez les lycéens.
- L’expérimentation du cannabis concerne plus d’un tiers des adolescents, et son usage régulier près de 5 %. Sa consommation occasionnelle tend à diminuer tandis que les usages réguliers restent stables. L’analyse des comportements de consommation de ce produit fait en outre apparaître que 19 % des lycéens ayant consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois pourraient présenter un risque élevé d’usage problématique, voire de dépendance à ce produit. Son usage est principalement masculin.
Concernant les « autres usages sans produit », internet et les réseaux sociaux font désormais partie intégrante du quotidien des lycéens. L’utilisation d’Internet a augmenté plus que toute autre activité sur la période 2007-2019. La majeure partie des lycéens passe plusieurs heures chaque jour sur les réseaux sociaux, et ce volume horaire augmente sur les week-ends et les vacances.
Les jeux n’ont pas connu le même essor, mais parier de l’argent est une pratique qui mérite d’être suivie, notamment en ce qui concerne les paris sportifs et qui doit désormais faire l’objet d’un suivi attentif compte tenu des risques connus du jeu d’argent.
Si on observe une tendance globalement baissière de la consommation d’alcool, de tabac et de cannabis, il ne faut pas occulter la hausse des autres pratiques, ni les dangers qui demeurent liés à ces comportements addictifs. En effet, les évolutions physiques, physiologiques et psychologiques de l’adolescence engendrent une véritable vulnérabilité aux conduites à risques.
Le rapport est librement accessible sur le site de l’IMSEE
Images : Gerd Altmann , Stephane Danna