Benjamin Rocher, ingénieur à Atmo Sud, l’association qui mesure la qualité de l’air dans le département, et Richard Chemla, médecin et président du centre mer et montagne, étaient invités sur France Bleu ce mercredi 16 octobre.
Pour cette journée spéciale consacrée à la qualité de l’air sur France 3 et France Bleu, ils ont répondu à des interrogations, pour prévenir des risques sur la santé et connaître les précautions à prendre.
L’air plus pur dans le Mercantour que sur la Promenade des Anglais ?
Non, l’altitude n’assure pas forcément un air plus pur. « La qualité moyenne de l’air est meilleure, explique Benjamin Rocher, mais il y a des enjeux spécifiques sur ces territoires. » Le chauffage au bois, le brûlage des déchets verts et l’ozone durant l’été sont des facteurs qui créent de la pollution, même si on se trouve en altitude.
Si le risque pour la santé est amoindri, l’ingénieur est formel : « l’air n’est pas pur ».
Il y a davantage de pollution en extérieur qu’en intérieur
Faux ! L’air intérieur (de la maison, du lieu de travail) est plus pollué que l’air extérieur. On y retrouve de nombreux COV (composés organiques volatiles). Richard Chemla préconise d’aérer « au moins trois fois par jour, quelque soit la saison ».
Par ailleurs, selon Benjamin Rocher, l’air le plus pollué est celui qui se trouve à l’intérieur de la voiture. Il cumule les méfaits de l’air intérieur et la proximité avec tous les véhicules polluants.
La pollution n’affecte que les poumons et les voies respiratoires
Richard Chemla a assuré ce mercredi le contraire sur France Bleu Azur. « Il est de plus en plus montré qu’on va avoir des AVC et des infarctus du myogramme à cause de la pollution, a-t-il déclaré, parce que les particules sont très fines, plus petites qu’un virus. »
Une ville est forcément très polluée
La qualité de l’air est très hétérogène, « même au niveau d’une ville », a expliqué Benjamin Rocher. Par exemple, à Nice, si on se trouve sur la colline du château ou à quelques mètres de la voie Mathis, la qualité de l’air ne sera pas la même.
Il y a plus de pollution aujourd’hui qu’il y a 20 ans
Benjamin Rocher assure que « pour beaucoup de polluants, les concentrations ont décru ». C’est le cas notamment du SO2 (dioxyde de souffre) et du CO (oxyde d’azote) qui a diminué pour sa part de 15%, d’après l’ingénieur. Toutefois, d’autres polluants peuvent être découverts. « Il faut avancer sur ces sujets-là puisque notre santé en dépend », alarme M. Rocher.
On devrait arrêter de faire du footing
Si courir demande un effort physique, cela requiert forcément des inspirations plus fortes. Par conséquent, on inhale plus d’air pollué. Cela ne signifie pas qu’il faut bannir la course de ses sports favoris pour autant ! Le médecin Richard Chemla prévient :
Il faut choisir les bons endroits et faire attention aux personnes à risques (les enfants, les malades) ».
Benjamin Rocher donne davantage de détails sur les précautions à prendre. « Il faut être le plus éloigné des zones d’émission possible. »
En moins de 100 m, l’impact d’une autoroute est atténué pour le dioxyde d’azote, le polluant le plus problématique aujourd’hui. Tout simplement, il vaut mieux courir côté mer sur la Promenade des Anglais que du côté des voitures.